meekTitre : Le cœur par effraction
Auteur : James Meek
Éditeur : Métailié
Littérature écossaise
Traducteur : David Fauquemberg
Nombre de pages : 528
Date de parution : 22 août 2013

Auteur :
James MEEK est né à Londres en 1962 puis a grandi en Ecosse, à Dundee.
Grand reporter, il a vécu en Russie, à Kiev et à Moscou de 1991 à 1999 où il était correspondant. Il vit maintenant à Londres où il collabore au Guardian, à la London Review of Books et à Granta. Il est l’auteur des ouvrages Un Acte d’amour et Nous commençons notre descente, tous les deux lauréats de prix littéraires et traduits à travers le monde.

Présentation de l’éditeur :
Seriez-vous capable de trahir un être cher ?
Bec, Rebecca, est une grande chercheuse scientifique, elle travaille sur la malaria, son frère Ritchie est une ex-rock star devenue producteur de télévision. Leur père, un officier, a été tué en Irlande pour avoir refusé de trahir un informateur.
Lorsque Bec refuse d’épouser le puissant directeur d’un magazine people, celui-ci se venge en menaçant Ritchie de révéler ses frasques s’il ne lui donne pas d’informations scabreuses sur sa sœur. Bec est à son tour mise à l’épreuve dans son mariage lorsqu’elle décide d’avoir un enfant malgré tout.
Le frère et la sœur devront choisir entre la loyauté et la trahison.
Voici un grand roman classique sur des thèmes ultra contemporains. Une moderne histoire de famille, de secrets, d’amour, de mort, d’argent, à l’ère des magazines trash, des intimités devenues publiques, de la transparence sur Internet. Un impressionnant thriller moral.

Mon avis :
Dès le début de ce roman, j’ai compris que l’histoire allait être dense et les personnages très marqués. Ritchie Sheperd, ancienne rock star est devenu producteur d’une émission de télévision populaire. Rebecca (Bec), sa sœur est une chercheuse réputée travaillant sur la mise au point d’un vaccin contre le paludisme. Tous deux connaissent bien la trahison, la délation puisque leur père Greg Sheperd, officier irlandais en est mort. Torturé par Colum O’Donabhain, Greg n’a pas voulu donner le nom du traître. Bec en tire plutôt une grandeur d’âme et une opiniâtreté qu’elle met au service de ses recherches, Ritchie un sens de responsabilité envers sa sœur.
Lorsque Bec quitte Val, un veuf directeur d’un magazine people, celui-ci veut se venger en utilisant les faiblesses de Ritchie, coupable d’une liaison avec une jeune mineure.
Mais l’auteur prend son temps pour nous dévoiler l’intrigue en nous relatant les occupations de chacun, leur perception du passé, en insérant d’autres personnages. Et notamment, Alex, un ancien ami de Ritchie devenu lui aussi un brillant scientifique. Il travaille avec son oncle Harry sur des cellules pour guérir un cancer et peut-être atteindre la jeunesse éternelle. Alex croit davantage en l’immortalité par la procréation mais avec sa compagne Maria, ils ne parviennent pas à avoir d’enfant.
 » s’unir à un autre eucaryote pour en créer un nouveau qui nous remplacera, c’est le seul moyen de vivre éternellement. »
L’auteur nous fait un récit incroyable autour de ces quelques notions : les valeurs morales, la trahison, le passage du temps.
On trouve ainsi Lewis, le père d’Alex qui prend des photos de son visage quotidiennement pour mesurer le passage du temps et en oublie de vivre. Matthew, le fils d’Harry, croyant extrême qui inculque la peur du mal à ses enfants, n’en est pas moins jaloux lorsque son père lègue sa maison à Alex. On sourit avec la légèreté, voire l’inconscience de Dougie, le frère d’Alex, un flambeur qui, pourtant ne fait de mal qu’à lui-même.
Il est très intéressant de voir jusqu’où chacun est prêt à aller pour ses passions, pour celui ou celle qui l’aime, pour ses ambitions ou ses croyances.
Val, avec la mise en place sur Internet de La fondation morale, un système anonyme de délation, va percuter les esprits des personnages car tous ont des secrets.
 » Si les gens ne prennent pas soin de leurs consciences, que deviennent-elles? La fondation morale leur offre un refuge. »
La dernière partie du livre prend alors un second souffle avec une accélération vers le dénouement. Certains s’en sortiront dignement, d’autres en pâtiront mais tous en souffriront.

Le roman de James Meek se démarque dans cette rentrée littéraire. C’est un roman foisonnant, moderne qui bénéficie d’une construction parfaitement maîtrisée malgré ses ramifications autour de son axe central qui est le respect des valeurs morales.

RL2013

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires



13 décembre 2013 à 12 h 14 min

J’aurais bien envie de le lire 🙂



alexmotamots
14 décembre 2013 à 16 h 56 min

Il m’a semblé en avoir entendu parler, mais je le note, maintenant.





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