Titre : Oyana
Auteur : Eric Plamondon
Littérature québécoise
Éditeur : Quidam
Nombre de pages : 152
Date de parution : 7 mars 2019

En mai 2018, la narratrice installée depuis vingt-trois ans à Montréal apprend la dissolution de l’ETA. Cet article de presse fait ressurgir en elle tout un passé qu’elle préférait oublier et qu’elle a caché à Xavier, l’homme rencontré à Mexico en 1995 qui, depuis, partage sa vie. Plutôt que de l’affronter dans une conversation, elle préfère lui écrire avant de disparaître.

« Tu vas découvrir la face cachée  de celle avec qui tu vis depuis des années.»

Oyana est née le 20 décembre 1973 au Pays basque, le jour où le plus important des attentats du commando Ogro provoque la mort du bras droit de Franco.

Elle vit pourtant à Ciboure, son village natal pendant une vingtaine d’années sans se soucier des rivalités entre les nationalistes et le pouvoir. Jusqu’au jour où un de ses amis se fait tuer dans un bar lors d’une descente de police pour l’interpellation de trois rebelles. Manex, jeune homme pacifiste, est mort, victime de dommages collatéraux.

« Il y a des moments dans la vie où la question de choix ne se pose pas.»

Lorsqu’elle rencontre Mikel, nationaliste engagé, elle apprend aussi la vérité sur ses origines. Lentement, sans vraiment le vouloir, elle se rapproche de la cause. Jusqu’au drame qui fait basculer sa vie.

« Une langue, c’est un patois qui a gagné la guerre. »

Cette origine, ce drame, elle doit maintenant les avouer à Xavier avant de retourner sur les traces de sa jeunesse.

« On dit souvent que ce ne sont pas les villes qui changent mais ceux qui les visitent. »

Vingt ans après, l’Europe a changé mais au Pays Basque, que va-t-elle trouver?

Le roman, mettant de côté la confession épistolaire, devient alors plus rythmé.

Eric Plamondon garde sa marque de fabrique et ponctue son récit de quelques évènements historiques ( beaucoup moins que dans Taqawan, ici le flux est plus linéaire). Mais, personnellement, j’apprécie ces apartés qui rappellent les épisodes de l’Histoire ( la guerre d’Espagne, Inquisition, ETA, Guernica…). L’auteur explique aussi l’épisode qui vaut une aussi belle couverture à ce roman.

Également comme pour Taqawan, l’auteur mêle ici l’histoire intime d’Oyana, l’histoire politique et la grandeur de la nature des pays visités. Des composantes majeures pour un bon roman!

Le personnage d’Oyana est peut-être moins attachant que ceux de Taqawan, l’univers est moins puissant mais ce roman procure une fois de plus un très bon moment de lecture, instructif et bien rythmé.
Un auteur à ne pas manquer.

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

7 mars 2019 à 14 h 14 min

J’avais beaucoup aimé Taqawan, très fort. Mais pourquoi pas.



Véronique Cauchy
7 mars 2019 à 16 h 30 min

Décidément, il va falloir que je me laisse tenter par cet auteur!



7 mars 2019 à 18 h 15 min

Un auteur inconnu pour moi et vous êtes plusieurs à parler ( en bien) de ce livre aujourd’hui



8 mars 2019 à 19 h 24 min

Bien d’accord. J’ai aimé les deux, et j’étais ravie de retrouver sa marque de fabrique mais sur un territoire très différent.



15 mars 2019 à 0 h 25 min

En lisant uniquement la quatrième de couverture il ne m’a pas spécialement fait envie. Heureusement ta chronique arrive pour secouer mon premier avis un peu frileux ! 😀 Lire que la construction du récit est similaire à Taqawan et que tu as passé un bon moment, bah j’ai tout de suite vachement plus envie de le découvrir ! Merci ! 😀



Elle - Twin Books
3 avril 2019 à 23 h 12 min

Un auteur à suivre ! J’ai trouvé récemment Taqawan d’occase, je commencerai par celui-là 🙂



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