haddadTitre : Mâ
Auteur : Hubert Haddad
Éditeur : Zulma
Nombre de pages : 256
Date de parution : 3 septembre 2015

Auteur ( source Éditeur):
Auteur d’une œuvre immense, portée par une attention de tous les instants aux ressources de l’imaginaire, Hubert Haddad nous implique magnifiquement dans son engagement d’intellectuel et d’artiste, avec des titres comme Palestine (Prix Renaudot Poche, Prix des cinq continents de la Francophonie), les deux volumes foisonnants du Nouveau Magasin d’écriture ou le très remarqué Peintre d’éventail (Prix Louis Guilloux, Grand Prix SGDL de littérature pour l’ensemble de l’œuvre), et tout récemment, Théorie de la vilaine petite fille.

Présentation de l’éditeur :
« La marche à pied mène au paradis. » Ainsi s’ouvre Mā, roman japonais, à la croisée de deux destins et autour d’une même quête, la voie du détachement.
Shōichi porte en lui le souvenir de Saori, la seule femme qu’il ait aimée, une universitaire qui a consacré sa vie à Santōka, le dernier grand haïkiste.
Leur aventure aussi incandescente que brève initie le départ de Shōichi sur les pas de Santōka, de l’immense Bashō et de son maître Saigyō. Marcher, pour cette procession héroïque d’ascètes aventureux, c’est échapper au ressassement, aux amours perdues, c’est vivre pleinement l’instant ! « Le saké pour le corps, le haïku pour le cœur. »
Dans la lignée de l’inoubliable Peintre d’éventail, Hubert Haddad nous emmène sur les sentiers du Bout-du-Monde. Son écriture est comme la palpitation miraculeuse de la vie, au milieu des montagnes et des forêts, à travers le chant des saisons, comme un chemin sur le chemin.

Mon avis :
Moins romanesque que Le peintre d’éventail, il faut ici accepter de suivre l’auteur dans son monde poétique, sa bulle japonaise. Comme le laisse comprendre la présentation de l’éditeur, l’auteur maîtrise parfaitement l’univers des plus grands auteurs de haïkus.
 » Comme Matsuo Bashõ allant dans la foulée de Saigyõ, son aîné de six cent ans, Santõka s’était mis en route derrière ces figures illustres. A mon tour, en parfait inconnu inspiré par une déesse, je reconduis aujourd’hui d’un pas actuel la ronde des pèlerinages dans la merveille de l’instant, comme l’ombre d’une ombre... »
Lorsque Saori rencontre le jeune étudiant Shôichi, serveur au café du Crépuscule, elle voit en ses traits (  » comme tu lui ressembles avec ton air embarrassé et tes yeux de hibou!« ) ceux du poète Santõka devenu moine vagabond, «  un homme qui a longtemps marché pour trouver l’endroit où mourir. »
Des années plus tard, Shôichi part sur les traces du maître, en lisant son histoire écrite par Saori. Les deux personnages, les deux routes se confondent parfois, tant les destinées, le même nom de Shôichi et Saori les rapprochent.
Mais le récit se concentre surtout sur la vie de Shõichi Taedana celui qui deviendra Santõka, brisé dès l’enfance par le suicide de sa mère désespérée de n’être pas aimée par un mari volage.
 » Marcher est une façon de ne pas mourir. » et avec mélancolie et indolence, l’adolescent plonge dans la solitude, puis dans la poésie et le saké.
Même son mariage avec Sato Sakino et la naissance de son fils Ken ne sauront guérir cette plaie béante de l’enfance.
Publication de haïkus, petits boulots jalonnent une route incessante vers Honshu et les îles principales où il loge parfois dans des cabanes préférant ne plus rien posséder mais garder cette liberté d’un émerveillement dépouillé.
Souvent pourtant sa route le ramène sur l’île de Kyushu auprès de son épouse ou à Sabare , pays de son enfance. «  Tout pèlerinage mène au pays de la naissance. »

Hubert Haddad nous emmène une nouvelle fois vers la poésie des auteurs de haïkus, sur les chemins escarpés, les terres sismiques du Japon. Le chemin se mérite mais devient le mouvement même de la vie.

 » N’étant rien, dépossédé, il m’arrive de soupçonner ma déraison de Robinson de la marche à pied. Lorsque l’abandon à soi-même atteint une telle amplitude, il est normal qu’on finisse par emprunter les sentines de la mémoire et par se promener d’une époque à l’autre. Je me sentirai bientôt assez libre pour m’effacer au petit matin comme un collier de rosée sur le dos d’une chenille velue. Quel poids d’appartenance l’illusion accorde-t-elle au voyageur sans attaches?. »

L’avis de  Jérôme

RL2015

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

11 novembre 2015 à 8 h 24 min

J’avais beaucoup aimé « Le peintre d’éventail », si je le vois à la librairie, je me laisserais tenter.



11 novembre 2015 à 10 h 08 min

C’est un texte qui se mérite, oui. Mais c’est typiquement le Hubert Hadad que j’aime.



11 novembre 2015 à 10 h 40 min

Il va vraiment falloir que je découvre cet auteur 😉



11 novembre 2015 à 13 h 49 min

J’ai absolument adoré ce roman ! Peut-être encore plus que « Le peintre d’éventail ». Il va falloir que je lise Hubert Haddad dans un autre univers que le Japon maintenant, pour voir.



11 novembre 2015 à 23 h 52 min

Il m’attendet tu ravives mon envie



12 novembre 2015 à 11 h 31 min

Pour ma part, je préfère le Hubert Haddad de Théorie de la vilaine petite fille ou de Corps désirable, mais Mà est un excellent roman, exigeant;.. et quelle écriture… !



12 novembre 2015 à 15 h 57 min

Son côté japonais me rebute un peu.



12 novembre 2015 à 18 h 49 min

Le peintre d’éventail est sur ma PAL.



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