Titre : Le musée des contradictions 
Auteur : Antoine Wauters
Littérature belge
Editeur : Editions du Sous-sol
Nombre de pages : 112
Date de parution : 4 mars 2022

 

Douze discours puissants

Le musée des contradictions est un recueil de douze textes, douze discours empreints de fougue, de violence et de rage. Jeunes gens interdits de baignade, pensionnaires d’Ehpad en fuite, enfants battus, mères inquiètes, enfants de la ferme, marginaux, épouses brimées, tous ceux qui n’ont plus foi en cette société qui ne les écoute pas, qui les prive de leur liberté. Tous crient leur colère à une personne, juge, président, parent ou voisin.

Nous avançons nus et n’avons plus confiance en aucun mot, aucun acte, aucun discours, aucune vérité, aucun ciel, aucune promesse.

Résolument contemporaines, significatives de notre société, ces clameurs mettent en lumière l’exclusion, la privation de liberté, la dénonciation, l’indifférence, le retour  difficile à la nature, la marginalité, la condition féminine et finalement le désaveu politique.

Nous avons cru en vous et nous avons eu tort.

Un écrivain hors pair

J’avais déjà beaucoup aimé Mahmoud ou la montée des eaux pour son histoire et sa poésie. Avec ce recueil politique et poétique, Antoine Wauters montre sa puissance stylistique. Ces discours ont la grandeur des tragédies, la sensibilité des êtres qui n’ont plus rien à perdre.
Chaque discours est le reflet du malaise de notre société. Un malaise universel parce que cet auteur belge exprime aussi le reflet de la société française. Une société de gens qui se sentent exclus, déshumanisés et qui ne croient plus aux promesses politiques.

Et pourtant, ils continuent à se battre, avec leurs mots. Désabusés, ils clament leurs peurs, leurs blessures et leur rébellion. Car toujours ils espèrent un monde meilleur. C’est sûrement le côté optimiste de ces cris tragiques. A force d’indignation, il est possible de bouger les lignes.

Dans le musée des contradictions, le malheur est total, mais la pensée que d’un merdier sort quelque fois une rose ne nous abandonne pas, monsieur le juge. Et nous sourions. Voilà comment nous vivons.

Coup de coeur

Pour la peinture très réaliste de notre société, le style, la puissance des mots. Un livre à lire, à relire. Et un auteur à suivre.
Je me suis d’ailleurs empressée d’acheter un ancien roman, Pense aux pierres sous tes pas.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *