Titre : La princesse insoumise 
Auteur : Jean-Noël Liaut
Edition : Allary
Nombre de pages : 320
Date de parution : 26 janvier 2023

 

Gayadra Devi, une des femmes les plus célèbres de l’Inde du XXe siècle

Si chacun connaît Indira Gandhi, fille de Nehru, sa rivale politique, Gayatra Devi dite Ayesha, figure lumineuse du Rajasthan est moins célèbre en France. Et pourtant, cette belle princesse insoumise a eu une vie sociale bien remplie entre l’Inde et l’Angleterre.

Fille d’Indira de Baroda, beauté théâtrale, frivole et exotique élevée dans un milieu progressiste et de Jitendra de Cooch Behar, fils d’un couple éclairé et humaniste, Ayesha est élevée par sa mère qui lui donne une éducation européenne. Amoureuse de Jai, futur maharadja de Jaipur, elle finit par devenir sa troisième épouse malgré son éducation et les injonctions de sa mère. Comment supporter le purdah et le confinement du gynécée après sa liberté londonienne?

Toutefois, lorsque Jai s’engage dans la guerre indo-pakistanaise, Ayesha sort de l’ombre. Elle s’occupe de la comptabilité, fonde une école pour filles du Rajasthan. C’est le début d’engagements successifs pour sa région, son peuple, la cause des femmes, l’art et la défense des animaux. 

Ami de la royauté anglaise, d’Eleanor Roosevelt puis de Jacky Kennedy, le couple de Jai et Ayesha reçoit dans un luxe inimaginable les personnalités politiques et culturelles du monde entier au grand dam de Nehru. D’ailleurs ce dernier engage dès 1956 la suppression des Maharadjas. C’est le temps de l’entrée en politique d’Ayesha pour le parti laïque opposé au parti du Congrès de Nehru. Ses succès susciteront une jalousie cruelle d’Indira Gandhi.

 

Une version idyllique d’Alyesha

Tout comme le récit de Santha Rama Rau, Une princesse se souvient,  ce document sur la vie personnelle et politique d’Ayesha me semble partial, romantique en mêlant glamour et tragédie. Comment ne pas succomber à ce couple charismatique ? Pourtant l’auteur évoque quelques contradictions mais les écarte trop rapidement. Tout d’abord le luxe tapageur des maharadjas est choquant face à la pauvreté du peuple. Comment peut-on parader ainsi et défendre les misérables? 

Pourquoi une jeune fille libre accepte-t-elle aussi facilement la polygamie et le purdah?

L’auteur évoque des règlements de compte à la Borgia entre les épouses mais n’en dit pas davantage. Ayesha était connue pour ses colères et sa franchise mais il nous décrit un ange bienfaiteur.

Ce document est historiquement intéressant mais tant de lauriers pour cette princesse « insoumise » finit par lasser.

Auteur

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