Titre : Oublier mon père
Auteur : Manu Causse
Éditeur : Denoël
Nombre de pages : 304
Date de parution : 23 août 2018

 

 

Alex est en Suède, là où son père rêvait de participer à la plus célèbre course de ski de fond du monde, la Vasaloppet. Il passe son temps à trier trente-trois ans de clichés dans l’atelier de son père, photographe amateur. Quelques unes le replongent dans sa jeunesse.

Alex était un petit garçon fragile ce qui indignait sa mère. Elle ne supportait pas de l’entendre « chialotter », le remuait à coup de gifle et ne croyait nullement à ses maux permanents. Elle redoutait qu’il devienne « une tapette » comme son père. 

A huit ans, certains mots entendus par erreur marquent l’esprit de manière indélébile. Alex finit par avoir honte de la gentillesse de son père. Lorsque ce dernier part pour la Suède, il souhaite même ne jamais le revoir. Et un accident tragique exauce ses prières.

Élevé par sa mère, de plus en plus exigeante et colérique, Alex souffre de boulimie. Vomissements, syncopes, migraines, tremblements lui gâchent sa vie d’adolescent rejeté par toute son école. Plus tard, on met enfin un nom sur son mal : migraines ophtalmiques.

Mais cette peur de la lumière n’est-elle pas simplement la peur de la vérité?

«  trente ans à me faire vomir, à vouloir disparaître et à subir la vie que m’imposait les autres. »

Car après le joug de sa mère, Alex, toujours très soumis, vit des mariages compliqués. Seule Anne lui a appris à parler de lui. Avec elle, il a vécu un semblant de bonheur. Jusqu’à ce qu’il gâche tout, emprisonné dans sa maladie.

Ce roman, fort bien écrit se lit aisément avec un soupçon de suspense. Comment et pourquoi Alex a-t-il trouvé la force d’aller en Suède? Osera-t-il enfin voir ce père qu’il a renié suite aux mensonges abominables de sa mère? Pourra-t-il un jour être comblé et ne plus avoir peur de se sentir bien?

Même si parfois, je regrettais de suivre encore et toujours la descente aux enfers d’Alex qui s’efforce de ne jamais croire en lui, de se laisser manipuler par les autres, j’ai aimé cette façon de traiter un sujet délicat, les souffrances psycho-somatiques d’un enfant devenu adulte détruit par la folie de sa mère.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

Choup
5 octobre 2018 à 18 h 12 min

un très bon roman…j’ai beaucoup aimé. c’est affreux les parents comme ça…



9 octobre 2018 à 13 h 01 min

Un sujet bien difficile. Ton billet laisse présager une fin tragique.



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